La Volkswagen Polo GTI n’a toujours pas abdiqué. Mieux encore, pour son restylage, elle gagne en puissance, change de boîte de vitesses pour montrer que les citadines sportives en ont encore sous le capot. Suffisant pour survivre ?
A chaque essai de citadine sportive le même constat, ce type de véhicule est en train de disparaître. Prenez les glorieuses françaises Peugeot 208 GTI et Renault Clio RS, ou encore les Seat Ibiza Cupra, Opel Corsa OPC et Audi S1. Aucune n’a survécu à la révolution automobile que nous sommes en train de vivre.
Aujourd’hui, seules quelques résistantes jouent les irréductibles : les caractérielles Ford Fiesta ST et Hyundai i20 N, la rallye-woman Toyota Yaris GR, la chic Mini Cooper S et celle qui nous intéresse plus particulièrement, la très sérieuse Volkswagen Polo GTI. C’est d’ailleurs presque un miracle que le constructeur allemand, résolument tourné vers l’électrique, renouvelle sa fourmi rouge pour la sixième fois.
Citadine et sportive, une espèce en voie de disparition (TURBO du 10/07/2022)
Plus Polo que GTI
Depuis 1979, date de sa sortie sous le patronyme GT, celle qui deviendra Polo GTI en 1998, conserve toujours la même recette basée sur la polyvalence. En ville, la petite de Volkswagen est plus Polo que GTI. Gabarit réduit (4,07 m), suspension ferme mais pas inconfortable grâce à l’amortissement piloté (option à 640 €) et de nombreuses aides à la conduite de série lui permettent d’endosser parfaitement son rôle de citadine polyvalente. A tel point que l’on oublie vite qu’il s’agit d’un modèle bien particulier.
Pour s’en rappeler, plusieurs solutions existent : jeter un coup d’œil à l’habitacle truffé de petites références au blason GTI (seuils de portes, volant repris de la Golf, sellerie à carreaux spécifique, touches de rouge) ou plus directement encore, en pressant un bon coup la pédale de droite pour faire entendre la jolie mélodie du moteur.
Car c’est de ce point de vue que la Polo GTI a reçu le plus de modifications. Le 4-cylindres 2 litres turbo gagne 7 chevaux supplémentaires pour atteindre 207 chevaux et la boîte DSG passe à 7 rapports (6 auparavant). Pas de quoi sauter au plafond, ni même compenser une petite prise de poids d’une trentaine de kilos (1.286 kg). Toujours est-il que les performances annoncées restent sérieuses : 0 à 100 km/h abattu en 6,5 secondes et vitesse maximale de 240 km/h.
A l’arrière, peu de choses changent : les blocs optiques ont été redessinés et le badge GTI trône toujours fièrement au milieu du hayon.
Bon à savoir : anticiper l’achat et la revente.
Il est possible de connaitre la valeur de revente ou de reprise de votre véhicule grâce à la cote auto Turbo de votre Volkswagen Polo, l’alternative à la côte Argus.
Trop efficace ?
C’est vrai qu’elle respire bien la petite ! Le bloc, certes linéaire dans son accélération, pousse sans discontinuer jusqu’aux 6.000 tr/min de la zone rouge, accompagné par une jolie bande son assez grave et sans aucun artifice.
Une partition qui aurait pu être encore plus soignée si la boîte de vitesses avait été à la hauteur de ses aspirations sportives. Lente en mode automatique, bien trop intrusive en mode manuel, elle empêche au conducteur de gérer les régimes moteur comme il l’entend et provoque souvent des doubles passages de rapports inopinés !
Sinon, l’expérience de conduite reste dans la pure tradition des GTI de Volkswagen, efficace mais très sérieuse. La Polo GTI est littéralement posée sur des rails : son train avant est précis, sa prise de roulis parfaitement contenue et sa motricité sur le sec presque parfaite. La contrepartie ? Un train arrière rivé au sol (sauf à utiliser le frein à main) et globalement beaucoup moins de fun que la concurrence.
A l’intérieur, on ne peut pas se tromper : les motifs sur le sièges sont toujours bien présents.
Un restylage et c’est tout
Rien de nouveau sous le soleil donc. Et ce n’est pas le côté design qui changera la donne puisque la bombinette n’évolue que très peu esthétiquement. Seuls ses phares et son bandeau lumineux à l’avant, ses feux et son bouclier à l’arrière ont été revus. Tout comme la suspension, rabaissée de 15 mm pour le traitement sportif.
Dans l’habitacle aussi les changements sont discrets : l’instrumentation de bord est désormais numérique, les commandes de climatisation tactiles (et pas forcément ergonomiques), l’écran d’info-divertissement s’agrandit et se modernise et le volant est repris de sa grande sœur, la Golf.
Modèle essayé : Volkswagen Polo GTI 207 ch | |
---|---|
Dimensions L x l x h | 4,07 / 1,75 / 1,44 m |
Empattement | 2,55 m |
Volume du coffre | 351 litres |
Poids à vide | 1.286 kg |
Cylindrée du moteur | 4 cylindres Turbo, essence – 1.984 cm3 |
Puissance moteur | 207 ch à 6.000 tr/min |
Couple | 320 Nm à 1.500 tr/min |
0 à 100 km/h | 6,5 s |
Vitesse max | 240 km/h |
Taux de CO2 | 160 g/km |
Malus | 2.205 € |
Bilan
Plus polyvalente que radicale, la Volkswagen Polo GTI assume son côté sérieux et performant comme depuis ses débuts. Une fibre germanique qui a un prix très salé, 36.000 € pour notre modèle d’essai suréquipé, options et malus de 2.200 € compris. Chère, très chère la Polo GTI donc, pas sûr qu’à ce tarif et avec des normes antipollution de plus en plus drastiques, elle ne survive longtemps.
PHOTOS
PHOTOS – Volkswagen Polo GTI restylée, toutes nos images de la…
Volkswagen est à fond dans l’électrique mais n’en oublie pas 3 lettres de noblesse qui ont fait les grandes heures de la marque :…